Pages d'écriture / 1998-99 / Zone, d'Apollinaire / Texte de Benjamin
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Tu sors d'une fête et marches dans la rue.

Les gens te regardent bizarrement, comme s'ils te jugeaient.

La nuit déforme les visages, qui prennent un air inquiétant ou drôle.

Une femme rit dans une cabine téléphonique. Tu te demandes ce qu'elle vient d'entendre, avec qui elle parle, pourquoi elle est encore dehors à cette heure-là. Autant de questions qui ne te regardent pas et qui restent sans réponse.

La nuit, tu te rends compte que tout change.

Tu vois des choses invisibles dans la journée. Des gens énervés, saoûls, complètement différents les uns des autres. Certains te posent des questions, d'autres te bousculent, certaines même te courent après sans que tu saches pourquoi. Et quand tu t'en débarrasses, tu t'es éloigné de chez toi.

Alors tu reprends la route et tu regardes tout ce que tu vois dans la journée, que tu n'as jamais vu la nuit. tout est différent la nuit, tout change. Il suffit de regarder autour de soi.

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