Pages d'écriture / 1998-99 / La prose du transsibérien, de Cendrars / Texte de Mélanie O.
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Matin tôt

Je pars

Je regarde l'arbre qui à chaque fois est immobile

On a l'impression qu'il dort

Dès qu'une voiture passe, ses feuilles se tirent

Comme si elles voulaient partir avec la voiture

Et ce lac immobile

Il est tôt

Je vois encore le soleil se lever

Et voir les premiers oiseaux sortir

Et cette rosée comme des milliers de diamants déposés sur un lit de verdure



Assis sur un banc

Les gens qui passent, la tête baissée

Foncent comme des fugitifs

Les petits vieux marchent lentement

Certains se bousculent sans se retourner

Au loin on ne voit que des ombres fugitives

Intrigantes

Ils ont peur

De quoi ?

De la vie qui défile derrière eux

Et en face la mort

La peur

L'affolement

Certains ont un sourire mais ce sont les seuls



Je suis assise seule

Je vois les gens qui passent

En les regardant on a l'impression qu'ils sont des pigeons

Qui obéissent au doigt et à l'oeil au système

Ils foncent sans rien voir

Le bruit des freins ou des moteurs qui ronronnent



L'eau qui tombe

Les voitures qui doublent

Les klaxons

Le car qui freine

Accélère

Tourne à droite

A gauche

Cette dame

Son parapluie s'envole

L'eau fait des clapotis contre la fenêtre

Le mur qui se décompose

Les bosses qui nous font bouger

Les enfants qui rigolent

Parlent

Dorment

Le chauffeur concentré

La peur

Morose

Intrigant

Qui et où va-t-il ?

La question ?

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