Pages d'écriture / 1998-99 / Les Géorgiques, de Claude Simon / Texte de Félicia
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Avec son petit air perdu, elle s'égare dans l'aérogare... Elle se fait photographier avec son mari en souriant, les yeux éperdus d'amour. Elle bavarde avec sa fille qui crie, mais elle, elle n'élève jamais la voix et garde son calme.

A quatre ans, sur une photo en noir et blanc, avec ses frères et soeurs, elle affiche un petit air déluré et des yeux pleins de malice ; elle s'est fait des couettes.

Elle sort de chez le coiffeur, ses cheveux sont presque violets, sa couleur est ratée.

Elle ne fume pas, elle crapote.

A New-york avec son mari, elle mange un hamburger dans un fast-food. Dans son lit, un chapelet autour du cou, elle fait ses prières pour s'endormir. Devant ses fourneaux, elle me raconte sa vie durant la seconde guerre mondiale. Un châle sur ses épaules, elle fait sa promenade matinale, suivant un chemin de campagne. Les larmes aux yeux elle pense à son mari disparu.

Elle se prépare un dimanche matin à aller à l'église, en répandant son parfum partout où elle va dans la maison.

Elégante et distinguée dans son tailleur bleu marine, elle fait ses courses au marché, comme tous les vendredis.

Elle discute en italien avec ses vieux amis piémontais.

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