Pages d'écriture / 1998-99 / Les Géorgiques, de Claude Simon / Texte d'Augustin, internaute
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Il était épargné par la mollesse. Rien ne lui résistait. Mai 68, l'Odéon, les katangais, lui au milieu, trajectoire curviligne des pavés qu'il lançait. Septembre 58, il fixe d'un air béat l'image en noir et blanc qui montre un général fatigué haranguant la foule d'une tribune place de la République. 78, ses rêves sont morts, il observe d'un air las la révolte d'un groupe punk, il pense aux utopies, les entraves dont il voulait se libérer l'enserrent. 98, il agonise, fatigué d'avoir brûlé sa vie à la flamme des idées. Il se dit qu'il aurait du vivre, au lieu de penser. 88, il assiste, écoeuré, au triomphe de ce qu'il a combattu, il voudrait cracher sa haine à la face des goldens boys, mais rien ne les atteint. 99, il est mort hier, il y a un an, et son absence me consume.

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