Pages d'écriture / 1998-99 / Exil, de Saint-John Perse / Texte de Jean-Philippe
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     Celui qui marchait à travers le monde, qui était fort et courageux, portant un sac de plusieurs kilos, qui combattait pour la paix et qui avait peur de tomber, de laisser derrière lui une femme et peut-être des enfants. Mais cette peur il la repoussait en fumant, comme quelqu'un après une rupture mange, mange sans s'arrêter. Lui, il fumait pour oublier le désespoir d'être loin de chez lui. Mais un jour, la mort est survenue et pas comme on le pensait. Il est parti pour une aiguille et une dose de cocaïne, il est mort par overdose. Le plus dur, c'est de dire à son fils, fille, ou sa femme qu'il est mort non sur le terrain, mais dans un lupanar. Car le désespoir était si fort, que la guerre, les morts, les enfants pleurant à côté de leurs parents mourants, peuvent ronger un homme. Mais il faut surmonter le drame, lui il a craqué et il est mort à cause de cette maudite guerre, la guerre d'Algérie.

     Celle que tu connais juste sur dossier, que tu ne verras jamais. Tu ne sais où elle est, qui elle est, vivante ou morte. La peine de ne pas la connaître, de savoir quand tu la reverrais. Elle t'a oublié, la revoir peut-être. Elle a disparu et ce n'est pas plus mal, mais la peine de ne pas connaître celle qui t'a donné la vie est toujours présente.

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