Journal filmé - 6 - Exercice : 5 plans, 15 minutes de prise, entre 17 h et 18 h.

Au lit hier avant 20 h à GMT+7 : j'ai 'raté le rendez-vous fixé par Yvan dans l'atelier cinemaquotidien.fr, occupé à dormir après avoir lutté par email contre la crasse que tentent d'imposer les serfs-managers volontaires de "l'éducation nationale" devenue "commerce" et "opérations de communication".
Mais comme Yvan m'a gentiment envoyé la consigne, j'ai joué le jeu le lendemain entre 17 h et 18 h : en moins de quinze minutes de prises et en cinq plans, raconter "là où l'on est" à cette heure-là.
Oups : fallait pas de voix off... Pardon ! C'est raté !
Impossible de ne pas penser à cette phrase obsédante de Ghérasim Luca, devenue une espèce de devise sur le blog/site qui me tient lieu d'identité : "là où je suis c'est une erreur" - au milieu d'autres phrases et de ma perdition, ce poème est comme une fugue salvatrice. L'été dernier je suis passé à la librairie "Le Livre" à Tours. J'ai acheté des livres de Tarkos, et un "Poésie Gallimard" de Ghérasim Luca. J'ai tous les autres chez Corti dans des cartons qui moisissent en France, dans des greniers ou des garages. Vincent, à Bangkok, les a toutes, je crois : les vraies éditions originales de Ghérasim Luca, qu'il faut découper soi-même. Avec tant d'autres belles lectures et écoutes.
Pour la petite histoire : dans les débuts de l'Internet, vers 1998, j'étais déchargé d'un demi-service de cours pour faire quelque chose pour qu'il y ait un site "académique". Pour mettre en page/écran le texte-là de Ghérasim Luca (lu dans la vidéo) en html de base, il avait fallu demander l'autorisation de l'éditeur, qui avait dit "oui". On bricolait vraiment tout, en code élémentaire, avec un programme qui s'appelait "WebExpert", je crois, qui mettait le code en couleurs.
Il y avait aussi un site bizarre, qui publiait des trucs centrés sur fond noir, à propos de Balzac, comme s'il venait d'exister. Ça parlait aussi d'ateliers d'écriture... Le mode "nuit" n'existait pas encore, mais François Bon l'inventait déjà dans son garage. À cette époque, on demandait encore aux gens vers lesquels on faisait un lien s'ils étaient d'accord.
C'est comme ça que j'ai vu un jour débarquer ledit François Bon dans l'espèce de bureau que j'avais exigé d'avoir au Lycée Grandmont. Il faisait un atelier théâtre/écriture avec un prof passionné. Il était venu me chercher dans mon cagibi : et on s'était installés sur la scène qu'il y avait au Lycée Grandmont - dès lors, j'avais renoncé à démissionner.