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Une Chambre...

Je préfère cette chambre à toute autre pour une simple raison : elle évoque pour moi les vacances.

Une petite fenêtre, fermée par un rideau la nuit, donne sur un jardin, et l'on peut voir, au loin, la mer. Dans un coin de la pièce, ou plutôt dans une alcôve, des lits superposés. Ma place est au-dessus, car je crains toujours que le bois se brise. Je préfère donc laisser à quelqu'un d'autre le risque (pratiquement inexistant, d'ailleurs) d'être écrasé ! Mon lit se trouve juste sous la charpente, et j'oublie souvent, au réveil, ce détail. La couette et l'oreiller sont d'une taille respectable, car les nuits bretonnes sont plutôt fraîches, et on s'y enfonce comme dans du coton. Je dors dans un motif "coquillages", blanc sur fond bleu, mon lit est un océan...

Par les nuits d'orage, ou simplement de pluie, les premiers crépitements des gouttes, sur les carreaux de la fenêtre, me surprennent, puis je m'habitue peu à peu à ce bruit, il devient berceuse, et brusquement il s'arrête, le silence arrive, et l'inquiétude aussi. L'ombre de l'immense cheminée, la porte d'entrée, grinçante et pourtant fermée, à côté de mon lit et tout près de ma tête, et jusqu'au moindre craquement du parquet, tout devient menace. La couette remontée sur les oreilles pour ne rien entendre, couchée sur le côté, seul dépasse mon visage. Les yeux ouverts dans le noir, j'écoute de temps en temps, avec appréhension ; le plus petit bruit me paralyse, mon imagination travaille à toute vitesse, et des sueurs froides coulent le long de mon dos. Plusieurs minutes me sont nécessaires pour me retourner, afin de vérifier les hypothèses, toujours déçues, échafaudées par mon cerveau trop émotif...

Camille

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