Pages d'écriture / 1997-98 / Séance "Vous qui habitez le temps" / Impressions

Retour à la proposition d'écriture


IMPRESSIONS ET COMMENTAIRES


Commentaires à froid (après les vacances, plus une semaine de reprise). Sur le moment, de ma part une certaine gêne. Tendance à préférer les textes "élaborés", construits, etc. Et finalement, décision de tout conserver en l'état (sauf les noms).


  1. Séance proposée dans les trois groupes, la veille et l'avant-veille des vacances d'hiver. Beaucoup de tensions, de la salle des professeurs à la cour de récréation. Cris, insultes, chahut des couloirs, etc. Plaintes, ironies. Des gens calmes aussi. En tout cas l'attente des vacances.

  2.  
  3. La "difficulté" du texte de Novarina : on l'a oblitérée par la lecture collective. Dans un groupe, un élève s'est chargé de dire les heures sur un ton très solennel. Parfois il tapait sur sa table pour ponctuer. A chaque nouvelle heure, une nouvelle phrase, une nouvelle voix. On tourne, et on recommence plusieurs fois. On finit par y prendre plaisir, même si parfois on bute.

  4.  
  5. Degré zéro de la description : on fragmente les perceptions, on ne cherche pas la cohérence. Si esthétique il y a, elle est dans les choix. Il y en a certainement une.

  6.  
  7. Influence de la préparation et de l'explication de la consigne : les insectes, les fourmis, et les martiens. J'avais eu recours à l'image d'un entomologue observant à la loupe des fourmis, ou de martiens observant des humains, sous tous les aspects. Ces images sont revenues dans les textes, mais je n'avais pas dit ce qui était observé de ces humains. Celle des prisonniers face aux bourreaux, qui revient en permanence, n'est pas suggérée par le professeur.

  8.  
  9. Comment recevoir certains textes ? Blagues de potaches, sur Untel ou Untel, un voisin dans la classe, forcément, "qui pète", "qui pue", sur les crottes de nez, les toilettes... C'est peut-être que le corps et sa découverte sont tus dans le collège, qu'on ne le dit pas ou qu'on ne doit pas le dire devant l'autorité, l'institution et ses représentants. On le dit alors tout de même puisque l'occasion est donnée. C'est une parole de couloirs, qu'habituellement on (l'autorité) réprime ou qu'on fait semblant de ne pas entendre. Dans le cadre de l'atelier, il faut la recevoir sans préjuger de sa valeur ni de sa portée (comme les métaphores autour de la prison, des bourreaux etc.). On écrit sur le collège, mais on est dedans et chacun y tient son rôle. Pas évident, puisqu'on tient celui de professeur et qu'on se sent visé, mis en danger d'être "bordélisé", mais on est peut-être devant sa propre censure. On se est intimement persuadé que le "pipi caca" n'est pas intéressant ou qu'il est un "stade", et pourtant il s'écrit devant nous à partir de ce qu'on a proposé. De là vient que je me sens incapable de dire s'il y a eu échec ou réussite, mais qu'en tout cas ces textes me font me poser des questions. Autre constat, plutôt rassurant : cette séance n'a pas déclenché par la suite de retours désagréables, et les cours continuent "normalement".

  10.  
  11. De là la décision d'envisager le partage, le retour sur cette parole par la lecture. Cela n'a pas encore été fait. La séance de lecture viendra quand les textes seront saisis (les commentaires seront mis sur cette page). Porter la démarche jusqu'au bout en tout cas.

 

Cliquez ici pour remonter en haut de page


 

Cliquez ici pour d'éventuels commentaires