Pages d'écriture / Organisation, éla borations

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Organisation, élaborations
Pour plus de détails, lire les "commentaires" donnés à chaque séance.

[Organisation générale]  [Elaboration d'une consigne]  [Déroulement d'une séance en classe]  [Après la classe]


  • Organisation générale :

    1. Prévenir. On prévient les élèves en début d'année de l'existence du projet : la langue et ses contraintes classiques seront volontairement mises de côté (pas de note, pas d' "évaluation", pas de "correction") ; on essaiera surtout de voir ce que ça fait d'écrire en mettant "de soi" sur la feuille (ce que moi et moi seul sais, que personne d'autre ne peut savoir à ma place).

    2. Proposer. On précise qu'il ne sera nullement question d'étaler sa vie privée, mais qu'on n'écrira pourtant rien d'intéressant si on ne s'investit pas, si on met quelque chose que tout le monde pourrait dire. Donc tout ou rien : on PEUT le faire, c'est une proposition pour le groupe, on essaie ou pas. Comme ça sort de l'ordinaire, il est probable qu'il n'y ait pas de refus...

    3. Parler aussi du fait qu'on fera ensuite des lectures, qu'on n'imposera rien une fois de plus, que c'est important qu'on y arrive, de plus en plus et de mieux en mieux, à partir de ce qui se sera écrit.

    4. Quand la confiance commence à s'installer en classe, on fait une séance d'essai, puis on trouve son rythme. On pourra de temps en temps consulter le site, voire mettre en ligne soi-même. Les éventuels commentaires laissés par des visiteurs du site pour un texte sont relayés par le professeur, qui se charge de les transmettre.

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    5. Elaboration d'une consigne :

      1. On sélectionne un texte "déclencheur", chargé de possibles, d'échos potentiels variés, d'un questionnement, d'un enjeu important... et porteur d'une forme assez clairement repérable.

      2. L'idéal, c'est aussi de dégager le temps pour se plonger dans la lecture d'autres oeuvres de l'auteur, de s'imprégner et de commencer à se questionner vraiment soi-même. Il est vain d'arriver avec un texte rapidement "analysé" dans lequel on a repéré un "procédé" transformé en "consigne" : si le "procédé" ni le texte n'ont déclenché chez celui qui va animer la séance un désir d'aller plus loin, de reprendre à son compte un questionnement, comme désir pour soi-même d'un texte à faire, on n'amènera qu'une contrainte d'écriture de plus, vide. Constituer la consigne revient donc à se saisir du flambeau allumé dans une oeuvre (et pas seulement un extrait de texte), puis à se positionner comme source potentielle.

      3. Une fois "habité", on peut penser à une consigne qui s'appuie sur le thème (on a forcément affaire à des choix subjectifs) et sur un procédé facilement repérable, constituant une contrainte d'écriture (elle aussi induite par le texte), quasi-secondaire par rapport à ce qu'il faudra aller chercher en soi. On s'efforce surtout de cibler la recherche des élèves dans une sphère immédiatement accessible par la concentration (il ne s'agit pas d'imaginer ; on fait appel à la mémoire, aux sensations, aux perceptions - de soi, de son corps, du monde alentour, aux souvenirs).

      4. On impose que ceux dont on parle (soi ou les autres) soient protégés de l'étalage dans ce qu'on écrit.

      5. Progression dans les consignes. Perec, en une seule séance, permet d'installer quelque chose. Les deux premières séances, présentes sur ce site, sont avant tout des essais. A la réflexion, j'y vois l'erreur d'avoir directement fait appel à l'imagination, ce qui est inhibant (et contradictoire  "imaginer" ne passe pas très bien à l'impératif). On peut progresser par pans. Le souvenir d'enfance associé aux lieux, les souvenirs généalogiques, la mémoire, l'espace alentour, les espaces qu'on traverse, les sensations du dedans, du dehors... Voir aussi les pistes de travail.

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      6. Déroulement d'une séance :

        La démarche proposée ici est inspirée de ce qui s'est fait au cours de l'année. Le mouvement d'ensemble est à peu près celui-ci : 1. prise de contact avec l'idée de quelqu'un qui a choisi l'écriture (l'écrivain), 2. Prise de contact (par la voix plus qu'avec la tête) de ce qu'il a écrit, 3. Concentration sur ce qu'on peut nous aller y chercher pour soi-même, en utilisant une consigne, 4. Partage de ce qu'on est allé chercher.

        1. Bref topo où l'on présente l'auteur du texte, quelques éléments biographiques (ce qui concerne ce qu'on va lire et pose la question du choix de l'écriture).

        2. Découverte et lecture du texte (sous forme d'échange), pour mettre en évidence non pas une "problématique", mais un questionnement possible et pour soi-même à partir de ce qu'on trouve là, dans ce texte. Ce dernier est un point de départ, c'est là qu'on va chercher l'idée de la proposition d'écriture, c'est là qu'on la situe : dans une perspective d'écrivain (et pas de rédaction, de composition avec "truc"). Quelqu'un s'est déjà engagé ici, dans le texte que nous avons sous les yeux (c'est une façon aussi de faire accepter l'idée d'héritage).

        3. Mise en évidence d'un questionnement. Pour donner le ton, on peut jouer un peu. Par exemple, dans les séances avec Perec, au tableau, fermer les yeux, et faire mine de se réveiller : "il suffit que j'y pense, c'est là : à droite, mon réveil, la petite lampe, le crayon de papier qui traîne...". Détails intimes (et infimes), mais dont le seul fait qu'on les livre, en tant que personne et pas seulement "prof", déclenche l'idée chez ceux qui ont besoin d'être rassurés qu'ils peuvent tout aussi bien le faire. Donner de soi pour qu'ils s'en saisissent et essaient sur eux-mêmes. En gros : faire en direct une ébauche orale de ce qu'on leur demande, mais une ébauche seulement, parce que si on donne trop, ils vont écrire la même chose ("c'est ce qu'il faut mettre"). On donne envie, puis on se retire dans un coin en disant "à toi".

        4. Proposition d'écriture et démarrage. C'est un moment de flottement. Souvent on est amené à se promener pour peu que l'espace de la salle soit un peu exigu, à donner de rapides explications, à rassurer. On envoie aussi vers un choix : tu peux écrire si tu le veux, ou pas du tout, mais pas à moitié, car ce que je te propose d'écrire doit t'engager ; tu n'as pas à dévoiler des faits privés, qu'on ne devra pas connaître en lisant ton texte ; mais c'est pourtant une matière singulière, connue de toi seul, que tu dois utiliser pour écrire, en amont.

        5. Ecriture individuelle, espace et temps. Il faut s'arranger pour que chacun dispose d'espace, qu'il puisse échapper au regard directs des autres. S'efforcer de rompre les habitudes scolaire en bouleversant les alignements traditionnels de tables (une simple rotation de quelques degrés, mais sur toutes les tables, suffit parfois), en décalant les supports d'écriture (on peut utiliser du papier blanc, qu'on s'approprie par pliages, par utilisation de formats inhabituels, etc.). Pour les limites temporelles, on peut présenter la séance comme une espèce d'entraînement à la concentration. La limite rassure beaucoup  "Combien il faut en mettre ? - Une demi-heure".

        6. Précision importante : la phrase qu'on écrira sera avant tout une fixation, une notation, dont la construction, la justesse, sont secondaires : on n'attend pas que les textes soient immédiatement "réussis", "bien construits". C'est au moment où l'on prend du recul que ces bribes apparaissent éventuellement comme texte. Eviter la rhétorique.

        7. Lecture des textes produits par les élèves eux-mêmes (ceux qui le désirent) ou par le professeur (ceux qui le désirent). On s'y reprend à plusieurs fois, on invente aussi des façons de lire... Pour démarrer l'anonymat aide beaucoup (ramasser par exemple plusieurs feuilles, et lire sans dire qui c'est). Le fait de lire des bribes, aussi, de les mélanger (par exemple, voir les commentaires sur la lecture à partir de Cendrars, ou les séances qui suivent).
          La plupart du temps, on reprend les lectures dans une séance ultérieure, ou même plusieurs. En janvier 1999, une comédienne est intervenue pour qu'on puisse avancer. Voir photos et compte-rendu
          ici.

        8. A la fin de la séance, on collecte les textes de ceux qui veulent être publiés.

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        9. Après la séance :
          Mise en forme (frappe et orthographe, format html) par moi-même, puis publication sur le site.

          A partir de ce moment, la balle est chez le lecteur : il peut faire des commentaires généraux sur le site, mais sur le(s) texte(s) de son choix (une petite enveloppe, disposée sous chaque texte, y invite), ou encore envoyer son propre texte, à partir de la même proposition, pour publication sur le site. Les retours ne parviennent pas directement aux élèves (protection des mineurs).
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