Pages d'écriture / Démarche fondatrice

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POURQUOI CE SITE ?

[Constat de départ]  [Une série de rejets]  [Une toile de fond sinistre]  [Quelques espoirs]
[Pourquoi sur Internet ?]  [Limites]  [Appel à contribution]


D'abord un constat :

l'ennui suscité par les cours de français chez bon nombre d'élèves ("Est-ce qu'il faut lire le texte ?"). L'écrit souvent rebute, fait barrière dès lors qu'il n'est pas réponse et qu'il s'écarte d'une vocation utilitaire ("qu'est-ce qu'il faut mettre, Monsieur ?"). Cet ennui est malheureusement contagieux, et atteint des sommets lors de la lecture de textes d'élèves par le professeur : la lecture devient "correction de copie", avec peu de surprises, et la norme écrite occupe le premier plan des préoccupations.

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Ensuite une série de rejets :

La distinction, toute implicite, entre "bons" et "mauvais élèves" dès qu'il est question d'écrit. Or ce qui sert de critère distinctif est le plus souvent un savoir-faire (savoir construire, organiser, rédiger, orthographier...), qu'on a parfois résumé dans des fiches d'évaluation, et qui occulte ce que le texte contient d'acte de parole et de construction du monde (la note, du moins, n'en tient pas compte). On entend alors déplorer des copies "illisibles", on voit se juger une parole à l'aune de la norme écrite. D'ailleurs, la validation de la scolarité collège se fait par l'intermédiaire du "Brevet des Collèges", dans lequel les épreuves de français amènent presqu'exclusivement à vérifier la connaissance et la maîtrise de faits de langue, la compréhension littérale, et quelques compétences rédactionnelles.

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L'esprit de rentabilité appliqué à l'acte de lecture et d'écriture : le texte fait trop souvent office de réserve ou de prétexte aux questions,comme on peut l'observer en ouvrant n'importe quel manuel : un texte (souvent un extrait) occupe la première place, mais est bien vite supplanté par une longue série de "questions-leçon-exercices-résumé-de-la-leçon-à-apprendre", qui visent à faire manipuler un modèle, une forme, un paradigme, évacués l'émotion ou le questionnement.

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L'obsession de performances demandées aux élèves : on observe à l'école (et ailleurs) une tendance à mettre l'accent sur des "compétences", des "savoir-faire", sur la "maîtrise des principales formes de discours". Ainsi, par exemple lors d'un travail de rédaction, on donne une note en utilisant (par souci de justice) des "grilles d'évaluation", dont la principale fonction revient pourtant à vérifier la conformité à une consigne. Quel est dès lors l'enjeu d'une écriture guidée par l'obéissance ?

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En somme un danger : on tente de concilier le goût de la littérature avec celui de "bien travailler" et d'en rendre des comptes ; pour l'élève, l'enjeu d'un travail d'écriture est d'échapper à la mention d'un "ensemble médiocre" sur son bulletin. Sa propre langue est principalement chargée d'un enjeu social, comme outil d'"intégration" permettant d'écarter la menace du chômage ou de l'"exclusion". Le souci de la littérature et de la liberté qu'elle entretient sont mis au rebut.


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En toile de fond, un problème politique, (ouverture dans une fenêtre annexe)

qui impose qu'on sorte d'une logique mercantile dans l'enseignement et la culture, mise en cartons dans une logique de purement gestionnaire, comme si elle pouvait être rentable. Face aux aliénations déjà présentes (programmes télévisés, modes, études de marchés visant un public adolescent, à qui l'on propose pour modèle des comportements de masse, interchangeables et consuméristes), il faut tenter le partage de valeurs non marchandes.

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Enfin, une série d'espoirs mal définis, que cette expérience, éprouvera, et auxquels, je l'espère, elle donnera leurs contours :

dégager l'écriture du souci scolaire de la conformité, en suscitant une appropriation du monde immédiat par l'écriture, en convoquant l'expérience réelle des élèves, en cherchant l'expression de la singularité.

Stimuler la sensibilité littéraire, par l'accès direct à l'écriture, contre la médiation systématique de concepts critiques ou analytiques.

Faire prendre conscience que l'écriture peut être un acte créatif, qu'elle est dotée d'un pouvoir qui résiste à l'analyse, qu'elle donne existence.

Permettre à ceux à qui leur langue tend des pièges de s'y immiscer et d'y imprimer leur marque, en évacuant tout souci de note, d'évaluation, d'"orthographe", pour s'attarder sur la richesse d'une parole.


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Pourquoi utiliser Internet dans cette tentative ?

Pour en faire un instrument d'expression, et pas seulement de consultation ou d'information.

Pour donner la perspective d'un véritable lectorat, en offrant une publication. Le texte qu'on écrit n'est dès lors plus une affaire entre le professeur et l'élève. Le premier ne fait qu'accompagner le second dans une démarche d'auteur entièrement assumée.

Pour donner la garantie de l'anonymat. Ce site est public, accessible à tout internaute, mais anonyme. Les élèves publiés sont avant tout volontaires, et leur identité (en quelque sorte civile) est préservée des regards. Elle est cependant suggérée par la mention de leur prénom, qui seul donne accès au texte.


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Limites :

il ne s'agit pas de supplanter une approche de la lecture/écriture par une autre, ni d'évacuer l'enseignement de la langue et des programmes. Tout au plus peut-on inclure, dans le temps scolaire, cette part de gratuité.

De même doit-on éviter l'illusion de "résultats" mirobolants et immédiats. L'essentiel, me semble-t-il, est dans l'acte de laisser une petite place à une prise de risque, de laisser sa chance à une parole de collégien d'être inédite, inouïe, et de parvenir à un lecteur, sans pour autant être une performance.


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Appel à contribution

Le but du site est d'abord d'enrichir le cours, en proposant aux élèves désireux d'être publiés un prolongement extérieur, public, à ce qu'ils font en classe, une "reconnaissance" qui dépasse la réductrice "correction" du prof.

Plus généralement cependant, j'aimerais aboutir à un partage avec quiconque est intéressé, et pourquoi pas à un travail en commun.

Je vous invite donc vivement à participer à la liste de diffusion et à me contacter.

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