Ceux qui font des chez-soi loin de chez eux
Ce qu'on voudrait :
- répercuter sur ce blog les images qu'on envoie ailleurs sur les réseaux, dans la catégorie "on sort (avec) l'appareil" ;
- aller dans la rue avec l'appareil en question ;
- profiter des quelques mots de thaï et/ou de codes qu'on a acquis pour lier connaissance et tâcher de faire des photos avec les gens ;
- en quelques mots : essayer de faire des photos de rue.
Pour démarrer, une photo pas tout à fait volée qui va dans ce sens.
Dans la rue étroite et sans trottoir qui mène au 7/11, ça se bouscule tout le temps en soirée. Au bout, un seuil bétonné (l'entrée d'un studio) permet de s'abriter du flux et des frôlements de rétroviseurs. Ça laisse le temps de calculer le moment où on va s'intercaler (toujours de force) entre deux voitures pour gagner, enfin, le trottoir du 7/11.
Arrivait un camion, l'un de ceux qu'on croise tous les jours dans toutes les rues vers 18h, bondé d'ouvriers fatigués qui sont transférés du chantier à un campement de tôle proche. Beaucoup d'entre eux viennent de Birmanie, du Laos, du Cambodge - d'où le titre.
Se mettre en vue sur le côté, en avance, a permis d'attirer suffisamment l'attention pour pouvoir y aller au culot, en espérant qu'il y ait échange de regards. Comme ce dernier a eu lieu, je trouve réussie cette photo ratée (floue, sous exposée, récupérée dans Lightroom) grâce à la sévérité des deux hommes qui m'ont "vu venir", ce qui m'invite à me demander à qui, à quoi ils peuvent ou doivent en vouloir.
On peut s'en faire une idée en lisant cette dépêche AFP (2015) reprise dans La Croix, cette enquête (2014) publiée dans The diplomat sur les ouvriers birmans dans la région de Mae Sot, cette dépêche (2013) d'IPS centrée sur les questions d'immigration.